Women have been involved in printing and the making of books ever since these crafts were first developed. Even before the advent of movable type, there was a strong tradition of women producing manuscripts in western European religious houses. In the Convent of San Jacopo di Ripoli in Florence, we find the first documented evidence, in 1476, of women working as printers. Girls and women were often trained by their fathers or husbands to assist in printing businesses, and there are many instances from the fifteenth to the eighteenth centuries of women taking over and managing these enterprises upon the early demise of their male relatives. We may be sure that women played many different roles in these situations, although what exactly is not always easy to verify. Many, certainly, only managed the business, while others were more directly involved. Estellina, wife of the printer Abraham Conant, proudly stated in a Hebrew book, Behinat olam (Mantua, ca. 1477) that she, together with one man, did the typesetting.


Women Printers
It is impossible to know how many women were employed in the book trade in early modern Europe. Over 130 women are listed in the English Short Title Catalogue as working in Britain between 1550 and 1650 however the true figure is likely much higher; women printed texts anonymously under their initials, used pseudonyms or worked invisibly in a variety of roles including composition, engraving, printing and book-selling. It is also probable that many books have simply been lost.

For many women entrance to the book trade was through marriage, with wives, daughters and sisters involved in various aspects of the business. Some presses were passed through generations of a family with both boys and girls trained to enter the trade. Women's names more commonly appeared for the first time on the printed page when they were widowed and assumed overall control of the business after the death of their husbands. For these women to be able to do so it is likely they had already been accumulating practical experience over many years. Some widows continued to remarry within the print trade however a few women gained a high level of autonomy and demonstrated shrewd economic, financial, legal and management skills.

From Elizabeth Nutt starting out as a 'mercury woman' selling books on the street to Agnes Campbell who became the wealthiest printer in Great Britain the women included in this exhibition exemplify a range of experiences from working in different aspects of the book trade in the early modern period.



Title: California Putting the Sixth Star on the Woman Suffrage Flag
Date: 1911?
Type: Cards
Local Call Number: BANC MSS C-B 595
Filename: brk00013182_24a.tif
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Collection:Keith-McHenry-Pond family papers
Contributing Institution:UC Berkeley, Bancroft Library

Suzanna aan de A3 offsetpers van vrouwendrukkerij Virginia

Bertien van Manen, 1979
fotografie, h 39,5cm × b 50,5cm
© Bertien van Manen

In 1977 richtte Brünott zich op de drukkunst, waardoor later de Stichting Vrouwendrukkerij Virginia (vernoemd naar Virginia Woolf) ontstond. Zij kreeg daar de kans een lesbisch cultureel tijdschrift uit te brengen en creëerde in 1983 het tijdschrift Lust en Gratie.

Artikel uit de Volkskrant, 18 september 1978 door Suzanne Baart

La machine offset
Une machine dans une cave. Que nous pourrions employer si nous savions. Seulement nous ne savons pas. Pour savoir il faut de la pratique. Au moins quinze jours de stage pratique et même une habitude constante du travail d’imprimerie offset. Autrement dit, il faut un homme.
Nous disons que nous apprendrons très vite, il suffit de nous montrer une fois, ensuite nous ferons les tâtonnements nécessaires et nous viendrons à bout de la machine, car nous y sommes décidées. Un homme vient pour nous expliquer. Et un autre homme aussi est là qui veut apprendre en même temps que nous. La séance commence très lentement car la machine, inutilisée depuis longtemps, est sale ; il faut commencer par tout nettoyer ; pour cela, il faut des tampons, des produits, une certaine dextérité et de la persévérance. Aussitôt nous éprouvons une sorte de répulsion : nous ne nous sentons pas responsables de la saleté de la machine ni de son nettoyage. Nous ne sommes pas venues pour apprendre à nettoyer : ce métier n’a plus de secret pour nous, même s’il s'agit d’une machine que nous ne connaissons pas encore.

Le jeune démonstrateur et l’autre homme plus jeune encore s’affairent à des nettoyages minutieux. Nous nous mettons à parler. Nous avons mille choses à nous dire : au sujet de la manifestation pour la liberté de l’avortement, de l’organisation du 11 novembre des femmes, de l’adresse d'un médecin, du prix des salades, etc.. Notre gazouillis emplit l'espace de la petite cave et les jeunes hommes font montre d’un recueillement exemplaire qui envoie nos mots au plafond comme des balles à jouer.

La démonstration continue mais maintenant les deux hommes semblent seuls dans la salle, seuls autour de la machine. Notre présence ne compte plus. C'est à peine si par-dessus leur épaule nous arrivons à voir les manettes, à comprendre un fonctionnement. Ils savent que de toute façon nous n'arriverons pas à l’utiliser. Ou pas convenablement. Que de toute façon, nous ne la nettoyerons pas soigneusement. Que s’il y a le moindre pépin, nous n’arriverons pas à nous en sortir. Et nous, nous n’arrivons pas à retourner ce sentiment, même pas à y faire face.

Finalement, on introduit le papier, le texte, on tourne : résultat piteux.Barbes et bavures. L’encrage n’était pas bon. C’est la faute de l’encre mais aussi des hommes qui l’ont mise, de celui qui est technicien spécialisé. Du coup notre moral remonte. Pas du tout que nous soyons contentes de son erreur, car le résultat n’est pas encourageant et il va falloir de nouveau nettoyer la machine. Ce qui nous encourage, c'est de voir que personne n’est infaillible, même pas un homme qualifié.

Maintenant nous avons compris la machine, ses exigences, ses caprices. Maintenant nous sommes prêtes à y faire face, Demain, nous tirons six mille tracts.

Après-demain, nous ferons des cartes postales illustrées, puis des brochures, des livres. L'avenir est à nous.


La machine offset . In: Les Cahiers du GRIF, n°1, 1973. Le féminisme pour quoi faire ? pp. 38-39. www.persee.fr/doc/grif_0770-6081_1973_num_1_1_1051

















Marie Mineur

Verviers 30/09/1831 - Verviers 18/05/1923


Dans un bassin verviétois où la révolution du textile a généré autant de prospérité que de misère, Marie Mineur est interpellée par les propos de Wilhemina Muller alias Mina Puccinelli, une communarde active de la Première Internationale, lors de conférences qu’elle donne à Verviers en 1872. Avec Hubertine Ruwette, Marie Mineur crée une section féminine de l’Association internationale des Travailleurs, la Ière Internationale. Elle s’inscrit ainsi dans un mouvement né à Verviers en 1868 : très vite se sont constitués des syndicats ouvriers et, dans plusieurs secteurs, diverses revendications sociales sont rencontrées. C’est néanmoins après la répression de la Commune de Paris et alors que l’AIT est en pleine crise que Marie Mineur s’engage dans l’action militante.

En 1839, du haut de ses huit ans, elle avait commencé à travailler en usine. Journalière (1851), elle était parvenue à quitter la production industrielle et à travailler tour à tour, à partir des années 1860, comme couturière, servante, vendeuse, femme à journée ou blanchisseuse. Des multiples situations professionnelles rencontrées, elle avait tiré une série de griefs qu’elle exprime, en mots simples, dans les pages du Mirabeau, feuille anarchiste et révolutionnaire verviétoise. Ensuite, elle se fait oratrice lors de multiples « meetings » ou réunions politiques, où elle invite les femmes à rejoindre la lutte en faveur de leur émancipation. Son aisance à parler en public est mise au service d’une double cause : lutte contre l’abrutissement des esprits que génère la religion et en faveur de « l’instruction des femmes » ; engagement des femmes au sein d’associations, en particulier la Section des Femmes belges de la Ière Internationale ouvrière, mais aussi union de tous les travailleurs pour réaliser la révolution sociale. Rapidement, elle ne se limite plus à la région verviétoise et prend la parole dans le bassin de Liège, à Bruxelles, puis dans le Hainaut. Porte-parole des femmes, engagée dans l’action anarchiste et révolutionnaire dans les années 1870, Marie Mineur va orienter davantage son action dans la lutte en faveur de la laïcisation de la société, sans abandonner son combat féministe. Membre-fondatrice du cercle L’Athéisme (1877), elle milite en faveur de funérailles civiles, de cours d’instruction laïque et la création d’écoles rationalistes. Elle lance, à Verviers, l’une des toutes premières fêtes laïques de la jeunesse en Wallonie (1888).

Décédée dans la plus totale discrétion à plus de nonante ans, Marie Mineur renaît dans les années 1970 lorsque, à l’initiative de Jeanne Vercheval, se constituent, à La Louvière d’abord, dans le Hainaut ensuite, des groupements féministes « Marie Mineur » sur le modèle des Dolle Mina aux Pays-Bas. Les détails de la vie de la Verviétoise sont alors peu connus, mais elle est considérée comme une des grandes figures féminines du mouvement ouvrier en Wallonie au XIXe siècle. Un siècle après ses premiers pas de militante, Marie Mineur (re)devient le porte-drapeau, en Wallonie, de la cause féministe.

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse Freddy JORIS, Marie Mineur. Marie rebelle, Verviers, 2013


Héliogravure de Félicien Rops représentant une gréviste en 1875 et adoptée pour illustrer symboliquement la biographie de Marie Mineur puis le prix Marie Mineur.



Peu après ces premières manifestations, Chantal De Smet, parfaite bilingue, est l’invitée de Laurette Charlier au Magazine F. C’est une émission radio suivie et appréciée à la fois par les femmes au foyer et par les ouvrières dans les ateliers. À La Louvière, Jeanne Vercheval a branché la radio. L’interview de Chantal l’enthousiasme. Elle téléphone sur-le-champ à Laurette : « S’il y a des Dolle Mina en Wallonie, j’en suis ! » Ces deux militantes de gauche s’aperçoivent vite qu’elles sont sur la même longueur d’onde. La lutte des classes, d’accord, mais il serait peut-être temps de s’occuper aussi des femmes… Chantal a découvert l’histoire d’une ouvrière qui s’appelait Marie Mineur. Cette femme de la province de Liège était « fille de fosse » et travaillait au fond des mines. S’étant montrée fort active dans le mouvement revendicatif de l’époque, elle dut émigrer dans le Hainaut, à Gilly, où elle continua la lutte pour la diminution du temps de travail et la suppression du travail des enfants dans les mines. Une des grandes figures féminines du mouvement ouvrier du 19e siècle.

Le nom du nouveau groupe est donc tout trouvé : une ouvrière, une militante (comme Wilhelmina Drukker), et une Wallonne de surcroît… on ne pouvait rêver mieux ! Avec ce symbole féminin qu’est le prénom Marie et ce Mineur qui renvoie à la mine, mais aussi à la dure réalité des femmes, éternelles « mineures »… « Nous avons adopté ce nom parce qu’il nous distingue des mouvements d’émancipation féminine. En effet notre but vise principalement à toucher les femmes de milieu modeste. Femme travailleuse, épouse et fille de travailleur, notre mouvement se met donc au service des moins favorisés. » Peu après a lieu chez Jeanne la première réunion des Marie Mineur. Elles sont une dizaine : ouvrières, vendeuses, femmes d’ouvrage, enseignantes… Le groupe occupe dès le départ une place particulière dans le nouveau féminisme belge. Par l’origine sociale des militantes toutes issues des milieux populaires et en prise directe avec la vie ouvrière. Par l’implantation géographique : Charleroi et la région du Centre, une région industrielle, dominée par les socialistes. Par des actions très concrètes et axées d’une part sur l’avortement, d’autre part sur le travail, puis plus tard, avec la crise, sur le chômage. Ni les syndicats et partis de gauche ni les mouvements gauchistes n’oseront les critiquer et les traiter de « bourgeoises », comme ils le font parfois pour les autres groupes féministes.

« Les Dolle Mina ont choisi les gags et l’ironie pour ridiculiser les vieux préjugés. Les Marie Mineur craignent de mener ainsi une action trop superficielle, dont les motifs profonds ne seraient compris que d’une minorité. »

Elles s’attaquent donc à des problèmes bien terre à terre : une école qui ne dispose pas de cour de récréation est leur première cible. Une enquête sur les conditions de travail des femmes est lancée dans les usines et touche 300 travailleuses. Insistant, comme les Dolle Mina, sur la nécessité de changer la société en profondeur les Marie Mineur constatent que « les femmes privilégiées sont tentées de lutter pour des réformes. Les vieilles structures ne doivent pas être remises à neuf. C’est un emplâtre sur une jambe de bois. Il faut remettre tout en question, démolir ce qui existe, et construire cette société où plus un seul être humain ne pourra être exploité par un autre être humain9. » L’accent est mis sur la solidarité nécessaire entre travailleurs et travailleuses. Des femmes en grève contre des discriminations salariales (Keramis, Kwatta…) reçoivent le soutien du groupe. « Si ça continue, je vais faire venir les Marie Mineur », lancent des ouvrières à leurs permanents syndicaux qu’elles jugent trop lents à réagir contre les discriminations… Les Marie Mineur publient en 1971 une première brochure dans laquelle elles abordent sur un ton très concret les problèmes quotidiens des femmes de milieu populaire. En 1976, sort une deuxième brochure consacrée cette fois au chômage et en particulier aux exclusions qui frappent les femmes.

Les marie mineurs en action