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Waar we werken is er twee horloges.
Een die werkt en een niet meer. Rond vier uur, komt de zon door het venster. Pas rond vijf uur voel ik de zon op mijn nek. Dan weet ik dat de dag bijna gedaan is. Als de licht boven de spoelbak aan is dan is de koffiemachine ook aan werk. En zijn we in pause binnen vijf minuten.
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L’emballage et le transport dépend du distributeur nationaux ou internationaux. Les nationaux sont dans les boites européennes en plastique solide bleue : Les plus hautes pour Colruyt, avec 10 sac de 1 kilo, et les plus basses sont pour Carrefour. Il y a alors deux formats, soit 1 kg soit 800 gr., et il faut alors 8 sacs par caisse. J’avais le droit de dépasser d’un petit peu le poids, mais jamais moins car sinon les distributeurs les renvoient à l’usine. Quand le sac fait un kilo pile, je ressentis un sentiment étrange du sac parfaitement standardisé.
Pour Colruyt, il faut également mettre une étiquette avec la date de péremption et le numéro de la ferme. Parfois il faut également mettre un plastique opaque par-dessus la boîte, parfois pas. Au départ, il fallait toujours mettre un large papier mauve dans le fond, et à la moitié de mon expérience il fallait plus en mettre pour Colruyt. Tous ces ordres changeant font que les erreurs arrivent rapidement, tant les gestes sont habituelles. Il y avait également des plus petits sacs de seulement 500 gr, mais il fallait bien sélectionner les plus beaux. J’en ai fait très peu, ils étaient gardés pour la femme du patron. Pour l’étranger, c’étaient des belles caisses en bois BELGIAN ENDIVES de 2,5 kilos, avec beaucoup de papiers différents, et des plis spécifiques pour bien les protéger. J’en ai fait quelques-unes mais plutôt vers la fin de mon expérience. Souvent je préparais les boites et je le fermais pour les autres ouvrières. Il y avait également des boîtes avec des pandas dessus, mais c’était pour un distributeur aux États-Unis, et avec la pandémie ils en commandaient très peu.
S’empêcher de penser pour se préserver d’une étourderie, comme condition de la vitesse.
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Quant au rythme, je vais d'abord à mon aise ; puis, constatant mon extrême lenteur, je m'efforce vers le « rythme ininterrompu », mais avec répugnance et ennui ; aussi le plaisir d'avoir conquis un tour de main m'est-il tout à fait insensible.
La condition ouvrière. Paris : Les Éditions Gallimard, 1951, 375 pp. Collection idées, no 52.
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Une d'elles : « Il faut être plus consciencieux, quand on a sa vie à gagner. »
La condition ouvrière. Paris : Les Éditions Gallimard, 1951, 375 pp. Collection idées, no 52.
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Les bruits de l'usine, dont certains à présent significatifs (les coups de maillet des chaudronniers, la masse ... ), me causent en même temps une profonde joie morale et une douleur physique. Impression fort curieuse.
La condition ouvrière. Paris : Les Éditions Gallimard, 1951, 375 pp. Collection idées, no 52.
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Je jouis de faire un travail dur, qui « ne va pas ». À 1 h 1/4, je dis à Pommera que le travail qui ne va pas est bien moins embêtant. Il dit – « C'est vrai. »
La condition ouvrière. Paris : Les Éditions Gallimard, 1951, 375 pp. Collection idées, no 52.
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Certaines journées ayant aucune envie de réfléchir mais juste que le temps passe, je préfère faire les sacs d’un kilo pour Colruyt (commande très régulière presque journalière) mais après un certain temps, l’ennui est trop lourd. Avoir n’importe quelle autre tâche, allant à faire les caisses (les préparer pour être remplies en mettant le papier à l’intérieur) ou faire les boîtes pour l’étranger demande plus de concentration et de sélection. Juste ce changement mineure peut faire en sorte que le temps passe plus vite. Quelque part, la pensée veut être active, même si c’est une tâche mineure (sélection de la bonne taille et poids du chicon, plis du papier pour les protéger).
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Sentiment d'être livré à une grande machine qu'on ignore.
La condition ouvrière. Paris : Les Éditions Gallimard, 1951, 375 pp. Collection idées, no 52.